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2015-11-04T11:10:25+01:00

Un poisson en travers de la gorge

Publié par Sophie
Un poisson en travers de la gorge

Cette fois-ci on s’est pas dégonflés. 5 ans que les copains nous serinent qu’on est des lâcheurs de se la jouer perso pendant qu’ils passent leurs vacances ensemble à Tem Lavie. Et ben cette année, on a dit «banco» !

C’est vrai que Tem Lavie c’est le top de la coolitude, le soleil, la plage, et des gens qui dansent dans la rue le WE (si si, même à jeun j’en ai vus, plein même), des restaurants tout mignons… tout ça à quelques heures d’avion du pays.

Bref, une semaine de bonheur entre amis que je n’aurais interrompu pour rien au monde (ou presque) … et certainement pas pour une petite arête de poisson de zut qui s’est permise de se planter en travers de ma délicate petite gorge dès le 2ème jour. Alors moi j’ai fait comme on m’a dit, j’ai mangé du pain, du pain… et puis du pain.

Comme elle n’était pas partie le lendemain, ben j’ai mangé du pain, avec du pain… et un petit peu de pain.

Mais le surlendemain, alors que la balance de l’hôtel accusait réception du pain que j’avais envoyé dans mon estomac, l’arête était encore là.

Pat mon Pat a commencé à suggérer que j’aille quand même consulter. Mais la vilaine s’était installée bien plus bas qu’un ORL pouvait envisager d’aller la repêcher, et je n’avais aucunement l’intention de me faire charcuter la glotte alors que les potos prenaient de l’avance sur leur bronzage et leur mojitos. Alors j’ai tenté la technique du mépris style « je vais pas m’laisser emm… par une arête de zut ». Et ça a marché toute la semaine nickel.

Sauf qu’à mon retour en avion, je ne sais pas si c’est la pression de l’altitude ou la fin de mon déni, mais j’ai senti que l’arête commençait à se manifester de façon un peu arrogante, et que le passage de nourriture devenait aussi indésirable dans mon gosier que dans mes f…

A peine posées les valises à la maison, j’ai suggéré à mon pov’ Pat qu’un p’tit saut à l’hôpital serait peut-être bien venu coz’ que la douleur devenait un tantinet préoccupante. Passé notre périple nocturne à nous faire expliquer que la situation ne nécessitait pas une urgence absolue (c’était pas faux), nous atterrissons au petit matin aux urgences de Lariboisière avec l’impression désagréable d’avoir la trachée littéralement embrochée. Après un renvoi de balle d’une heure entre l’ORL (trop bas) et le gastro (pas là), je suis enfin prise en charge : électrocardiogramme, prise de sang, perf… ("mais heu, ce serait juste pour enlever une arête voyez-vous…"). Il est décidé que l’arête doit être enlevée sous fibroscopie (argh). On attend la dispo de la fibro pendant que coule dans mon petit bras qui n’a rien demandé une perf toute pleine de sucre :
- heu moi je suis là pour une arête voyez-vous
- mais nous devons vous hydrater Madame
- ben je serais pas contre un switch avec la bonne vieille méthode du p’tit verre d’eau, d’autant qu’le glucose je vous promets que j’ai fait tout plein de réserves pendant mes vacances
- c’est le protocole Madame
- Et la fibro on me la fait quand ?
- Nous essayons de joindre le gastro-entérologue…
- Pasque je vo
udrais pas vous déranger trop longtemps, c’est juste pour une toute pitite narête de soipon

Heureusement les copains de vacances et de teuf sont aussi des copains de galère. Ils ont créé un groupe de soutien WhatsApp sur lequel on s’échange tout plein de bêtises (« ils veulent pas te mettre quelques feuilles de menthe dans ta perf », « dis-leur qu’ils s’inquiètent pas à la fibro et que la pâte blanche dans ton estomac, c’est du hummus ! »)

7 heures de perf et de cohabitation avec mes petits camarades de civière (accidentés de la nuit, clochards, trans, ivrognes) plus tard :
- Nous avons joint le gastro qui nous dit que vous ne relevez pas d’une urgence et que vous pouvez rentrer chez vous.
- Gasp

Retour donc maison avec mon œsophage crucifié, mais bien hydratée !

Dimanche j’implore la pitié de Jean-Louis, le Doc’ médecin de la famille qui m’organise fissa une hospitalisation en clinique dès lundi matin.

Lundi matin petit trou trou sur mon deuxième bras, le premier ayant déjà eu sa dose le WE et je me retrouve face à un ORL à qui j’ai juste le temps de dire :
- Mais c’est trop bas pour… zzzzzzzz

Réveil, 2 heures plus tard le même ORL :
- Ben j’ai rien vu parce qu’elle doit être trop basse
Je réussis à articuler un espèce de "grmmpfff" de dépit

Début d’après-midi, le gastro arrive. Je reprends espoir. On m’injecte dans le bras une nouvelle dose d’anesthésiant, et je repars pour mon deuxième dodo de la journée. Il s’appelle le Docteur Canard (véridique!). Avant de plonger dans un profond sommeil, je m’entends lui demander alors qu’il se présente :
- vous aller fouiller dans tous les coin-coin, dites…

Lundi 19h, retour maison exténuée. J’aurai cumulé pour cette toute petite arête plus de 20 heures d’hospitalisation, réussi à anéantir le bénéfice des vacances de mon Pat, héros bienveillant qui reprend le travail avec plus de valises sous les yeux que je ne lui en ai collé dans l’avion.

C’est décidé. Même si j’adore le poisson, la prochaine fois ce sera les carrés oranges Captain’Igloo, qualité sans arête !

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